Bumbu, une commune à construire
ECHOS DE LA CAPITALE KINSHASA
Bastion des «Bana Mura»
Bumbu, une commune à construire
Par Le Potentiel
La commune de Bumbu fut, vers le début des années 60, une partie du Kongo Central (Bas-Congo), dans le territoire de Kimwenza, raison pour laquelle la majorité de ces habitants sont originaires du Bas-Congo. De 1960 à 1968, cette commune fut nommée « Sinalco », nom tiré d’une brasserie qui produisait de la limonade et de l’eau dans la capitale. Elle est devenue Bumbu à partir de 1968. Actuellement, cette commune est dirigée par M Germain Nkoko Nossa. La municipalité de Bumbu compte une population de 255.803 habitants. Elle est constituée de 13 quartiers, dont les quartiers Mbandaka, Matadi, Mbaki et Tomba, nous renseigne M. Alexis Mossibo Mobatho, chef de bureau de la commune qui nous a amicalement accueilli. Ce dernier ajoute que Bumbu est limité à l’Est par l’avenue Elengesa qui la sépare de la commune de Makala. Au Sud, c’est l’avenue Kinvuidi située au-dessous des lignes à haute tension qui la sépare de la commune de Selembao. Au Nord, il y a l’avenue Kwilu qui la sépare de la commune de Ngiri-Ngiri. A l’Ouest, l’avenue Pierre Mulele, ex-Libération qui constitue sa limite avec la commune de Selembao.
SOCIAL, EDUCATION ET SANTE: DES PRIORITES
La commune de Bumbu est l’une des communes les plus pauvres de la capitale. Cette entité connaît des conditions difficiles de manque d’infrastructures élémentaires qui peuvent l’amener à se développer. L’absence de centre de santé de référence, d’un grand marché, l’état délabré de la principale voie d’accès de cette commune sont là quelques difficultés qui font le souci des habitants de Bumbu. L’avenue Shaba qui est la principale avenue de Bumbu a été détruite et abandonnée dans cet état par les entreprises Groumas qui devait en assurer la réhabilitation.
Bumbu est néanmoins fière de ses 67 écoles dont l’Itc et l’Iti Bumbu qui sont comptés parmi les meilleures de la capitale. Ces écoles fonctionnent avec beaucoup d’exigences comme la majorité d’autres collèges de la capitale, avec des difficultés des paiements de frais scolaires, le mur de l’Iti Bumbu est actuellement anéanti. La commune n’a pas de grand centre de santé à l’exception de la soixantaine de centres de santé privés dont la Maternité de Bumbu située sur l’avenue Mafuta.
La fièvre typhoïde et la malaria sont les maladies qui sévissent dans cette municipalité. Les quartiers Mfumi, Dipia sont menacés par des érosions provoquées par les eaux de pluies déversées par les communes de Selembao et de Ngaliema (Cité Verte). Le manque de canalisation d’eau de pluies constitue également une sérieuse menace l’existence de cette commune.
Bumbu manque de grand cetre d’activités commerciales, sauf quelques petits commerces exercés par ses habitants. l faut préciser que cette municipalité détient un taux élevé de chômeurs. Les «wenze» Moselu et Libération sont les deux petits marchés de Bumbu.
Le Conseil régional pour la promotion sociale (Crps) de la commune Bumbu, un service spécialisé du ministère des Affaires sociales, est une organisation qui s’occupe des enfants déshérités. Cette structure héberge une cinquantaine d’enfants qu’ils encadrent dans le domaine de la menuiserie, la coupe couture, l’esthétique ainsi dans le rattrapage scolaire. Le Crps dispose de son propre centre de santé où on soigne gratuitement les enfants et autres déshérités de cette entité. Le Centre tient également sa propre pharmacie. Selon son président M.Kiaku Katabi, le Crps s’autofinance principalement avec le revenu de sa menuiserie, car, ne recevant plus aucune aide du Pam et de la Coopération technique Belge qui posent avant tout des conditions de bon hébergementen faveur des enfants. C’est pour cette raison, nous dit le président Kiaku, que le Crps est à la recherche d’un terrain sur lequel il peut construire un bâtiment, afin d’héberger ces enfants dans de bonnes conditions car, nous a-t-on laissé entendre, le Crps est locataire du site qu’il occupe présentement.
EAU, ELECTRICITE ET INSECURITE: DES PROBLEMES MAJEURS
L’approvisionnement en eau et en électricité constitue un casse-tête pour les habitants de Bumbu. Les quartiers tels que Matadi, Mfimi, Lieutenant Mbaki, ne voient couler l’eau que pendant la nuit. Les quartiers Tomba et Dipia, sont confrontés à de problèmes d’insécurité, par manque d’électricité. Le vol de câbles dans ces quartiers est monnaie courante.
Des militaires du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (Cprk, ex-prison centrale de Makala) que l’on nomme « Bana Mura» créent l’insécurité dans certains quartiers de la commune tels que le quartier Kasaï, Mbandaka, en opérant objets aux passants. On se souvient de l’assassinat d’un cambiste l’année dernière par ces militaires.
MIMI TAYELE ET DELPHIN BATEKO