POUR LA RD CONGO
DEBOUT CONGOLAIS
Debout Congolais, Unis par le sort,
Unis dans l'effort pour l'indépendance.
Dressons nos fronts longtemps courbés
Et pour le bon prenons le plus bel élan, dans la paix.
Ô peuple ardent, par le labeur
Nous bâtirons un pays plus beau qu'avant, dans la paix.
Citoyens, entonnez
L'Hymne sacré de notre solidarité,
Fièrement, saluez.
L'emblème d'or de notre souveraineté (Congo).
Don béni (Congo) des aïeux (Congo)
Ô pays (Congo) bien aimé (Congo)
Nous peuplerons ton sol et nous assurerons ta grandeur
Trente juin (Ô doux soleil)
Trente juin (du trente juin)
Jour sacré, soit le témoin.
Jour sacré, de l'immortel serment de liberté,
Que nous léguons à notre postérité pour toujours.
« Debout congolais » : petite histoire d'un grand Hymne !
Petite histoire qui situe en quelques lignes la fermentation psychologique des populations congolaises de l'après-guerre (1948-1960) qui a entraîné une montée de conscience de plus en plus aiguë à l'encontre du fait colonial.
Le mercredi 29 juin 2005
'EST ce qui inspirera certainement les auteurs de l'Hymne national « Debout congolais » en 1960, le père jésuite Boka, et le professeur historien Lutumba (décédé depuis), lorsqu'ils écriront : « Dressons nos fronts, longtemps courbés » pour exalter le peuple congolais « à bâtir un pays plus beau qu'avant par le labeur » !
Grand Hymne disons-nous, car les auteurs ont légué là un hymne-testament qui extériorise la participation existentielle de tous les Congolais au projet commun du développement de la Nation.
Exaltation de l'Amour de la Patrie et du Développement du Congo, martelée par cette versification :
... Et pour de bon, prenons le plus bel élan dans la paix...
... Par le labeur, nous bâtirons un pays plus beau qu'avant dans la paix...
... Entonnez l'Hymne sacré de votre Solidarité...
... Saluez l'emblème d'or de votre Souveraineté...
... Congo, nous peuplerons ton sol et nous assurerons ta grandeur...
... Trente juin, Jour sacré de l'Immortel...
... Serment de liberté que nous léguons à notre Postérité...
« Debout Congolais », c'est le titre de notre Hymne national, cet Hymne que deux Congolais de la diaspora, Adjina Djuma-Pili et Julien Muissa Lindimbe, ont décidé de vulgariser pour que les générations congolaises, présentes et futures, se reconnaissent à travers ces emblèmes sacralisés de la Nation que sont l'Hymne national, le Drapeau, les Armoiries
30 juin 1960 : Debout Congolais !
Le 30 juin 1960, lors de la cérémonie de l'indépendance, l'Hymne national belge, « la Brabançonne », était exécutée officiellement pour la dernière fois au moment où le Roi Baudouin clôturait son discours.
Pour la première fois également, la fanfare de la Force Publique entonnait « L'Hymne national » de la toute nouvelle République qui venait de naître : « Debout Congolais ! »
Interprètes : Adjina & Joujou Walu
Écoutez/téléchargez Debout Congolais en mp3
L'assistance, particulièrement congolaise, très émue pour la circonstance, en suivant religieusement l'exécution du "Debout Congolais", se remémorait sûrement ce passage profond du discours du Roi Baudouin : ... « Lorsque Léopold II a entrepris la grande oeuvre qui trouve aujourd'hui son couronnement, il ne s'est pas présenté à vous en conquérant mais en civilisateur... Le Congo a été doté de chemins de fer, de routes, de lignes maritimes et aériennes qui, en mettant vos populations en contact les unes avec les autres, ont favorisé leur unité et ont élargi le pays aux dimensions du monde... »
C'était donc là une nouvelle responsabilité qui incombait ainsi aux jeunes congolais devenus indépendants et engagés dans la nouvelle croisade du développement !
Muissa-Camus © La Conscience 06.2002
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À Propos de l'Hymne national
Pauline Lisanga, 80 ans, première speakerine de la Radio
Je m'attarderai sur l'Hymne national et les vertus qu'il nous recommande dans son texte. Lorsqu'en 1932, les soeurs missionnaires organisèrent les premières écoles pour filles à Kinshasa, qui pouvait imaginer qu'à peine un quart de siècle plus tard, l'émancipation de la femme congolaise deviendrait fulgurante, au point qu'aujourd'hui elle exerce des métiers impensables hier pour nos filles, dont l'avenir n'était circonscrit qu'autour de la cuisine et la procréation.
Le sentiment de nationalisme exalté par l'hymne national et personnifié dans les armoiries sont une bonne chose dans la mesure où, pour les générations futures, le peuple congolais doit se reconnaître à travers des signes forts pour son unité et son indépendance, c'est-à-dire les drapeaux, les armoiries et les hymnes.
Freddy Mombaya, 42 ans, « un enfant » de l'indépendance
Je suis né le 9 septembre 1960 à Kinshasa, mais j'ai grandi à Kisangani (où mon père était en mutation) ensemble avec divers amis à l'Unif, dont un, est aujourd'hui dirigeant de la rébellion...
J'ai eu l'occasion de croiser ce dernier au Grand Hôtel de Kinshasa entre deux avions qui le ramenaient de Sun City, en route pour ses "terres" de l'Est congolais. Notre contact aura été très amical, chacun se souvenant des belles années passée à l'Université de Kisangani.
Ainsi donc, au-delà des clivages artificiels résultant de la situation politique confuse du pays, malgré un cheminement tumultueux de notre jeunesse galvaudée par ces quarante années d'errances politiques, j'ai l'intime conviction que notre génération a besoin de points des repères communs pour bâtir le socle d'une Nation débarrassée des pesanteurs de ce passé douloureux qui a avili la crème de ce que le Pays a de plus noble, sa Jeunesse !
Il nous faut dès à présent sacraliser ces emblèmes de la Nation congolaise de Demain, le drapeau, l'Hymne, les Armoiries !
Muissa-Camus, 71 ans, journaliste
Drapeaux, armoiries... Deux concepts d'une culture importée qui n'a pas été rapidement intériorisée par le peuple bantou. Car dans nos traditions, nos ethnies, nos clans, nos tribus ont eu plutôt tendance à idéaliser leurs espérances et leurs convictions autour de différents symboles naturels : animaux, arbres, foudres, arc-en-ciel, etc.
Les guerriers budjas, par exemple, incarneront le léopard (Mongi), tandis que les pêcheurs Bapotos ont personnifié le "grand boa" de l'arc-en-ciel (Monama) qui immole tout sur son passage. Si les Tekes ont choisi l'aigle (Nkole), les Bakongos se retrouvent dans la sage discrétion de l'escargot ou sonneront l'hallali de la palabre en s'inspirant du poil soulevé d'un chien enragé ! (Mika mi mbwa)
Aux deux extrémités du Congo, au Katanga et au Bas-Congo, à la faveur du vent de l'indépendance, une certaine tendance à personnifier leur idéal à travers un oriflamme, a été remarquée. De petits fanions art ainsi apparu avec les croisettes de cuivre katangais ou la coquille de l'escargot du Bas-Congo.
Quant à la notion de l'Hymne national, elle s'apparente singulièrement à notre culture bantoue qui galvanise les masses par des chansons populaires typiques à chaque clan, ethnie ou tribu.
© La Conscience 06.2002
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